LES HIBOUX
LES HIBOUX
Dardant leur oeil rouge. Ils méditent !
Ainsi que des dieux étrangers,
Les hiboux se tiennent rangés,
Sous les ifs noirs qui les abritent,
Les ténèbres s’établiront.
Où poussant le soleil oblique,
Jusqu’à l’heure mélancolique
Sans remuer, ils se tiendront
Le tumulte et le mouvement.
Qu’il faut en ce monde qu’il craigne :
Leur attitude au sage enseigne,
D’avoir voulu changer de place.
Porte toujours le châtiment
L’homme ivre d’une ombre qui passe
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal