FLAUBERT
Quelques effluves destotems de paille d'été s'élèvent encore sur les mosaïques des terres désoeuvrées et les parfums nomades de vendanges ordinaires traînent sur les chemins de pierre.
L'équinoxe d'automne habille majestueusement dans sa cape d'or et de rubis la campagne environnante. Lentement les feuilles s'égarent sur les prairies désertées. les ceps noueux offrent aux lèvres friandes leurs grappes gorgées des fièvres des derniers soleils attardés sur un été déjà exilé.
...
La lumière s'allanguit. Les vents appent aux persiennes. dans les plaines de ciel, les lourds nuages venus de l'ouest annoncent la saison des premières pluies.
...
Les brumes, un peu comme des elfes distingués, abritent les mystères de cette lande où les pluies viennent souvent à la rencontre du passant. Et cahin-caha, chacun vaque à ses occupations favorites, ou non, l'important étant de ne pas rester béat. Et chacun sait occuper tout son temps libre. Et ici sur ce fief humide et mystérieux, chacun, sont deux : Léa et flaubert.
Flaubert aime flâner sous les derniers rayons qui réchaufent encore ses vieux os. Au grè du vent il part à l'aventure, l'oeil rieur... por s'approprier quelques racontars, qui, un peu comme des adresses magiques, pourraient lui être utiles dans ses futures escapades.
Léa, passe le plus clair de son temps devant la télévision. Elle s'y endort allègrement lovée sur son divan... Mais jamais elle n'oublie Flaubert. Ils partagent depuis si longtemps la même vie tranquille. Une vie simple..
copyright by Anne-Marie Dutilh l'écritoire du reguin
Nouvelle extraite de petites élégies profanes-Hiver 2002