LA COUR AUX CYPRES
Telle une déchirure
Le couchant traîne encore sur le ciel rageur ses oripeaux chair et sang
Aux premiers frémissements de nuit
Lorsque s'éteignent les derniers balbutiements du jour
Repose au berceau ténébreux des cours
Un mouvement de simple géométrie
Enceinte de misère et de peine
Un rempart de pierres fades et lourdes
Tuméfié de mousses déjà trop vieilles
Court tout autour de la cour aux cyprès
Le silence pèse lourd l'histoire des deuils
De femmes en pleurs et d'enfants au linceul
Entre les allées d'herbe courante et les chemins de croix persuadés
Des parterres de dalles grises récitent les patronymes et les décennies
Rien n'efface la périphérie nomade du temps
Tel le mouvement perpétuel de simple géométrie
Une lande de pierres
Aux lancinantes prières colportées pour un instant désordonné
Le jardin de lente douleur
La cour aux cyprès.
Extrait du recueil : poèmes à éparpiller - Printemps 2005
Anne-Marie Dutilh
Selon le code de la propriété intellectuelle, tous droits réservés pour tous pays © L'Écritoire du Reguin.
Pour toutes informations sur les textes à la feuille et les recueils publiés Cliquer ici